Chapitre 205

Chapitre 205 :

Point de vue de Mathilde :

21h. On est sur le terrain, prêtes à tout donner. Je jète un dernier coup d'oeil vers les tribunes et je vois Matt, Jen et Tam aves les petits. L'engagement est pour nous. Ada est au centre. L'arbitre siffle et c'est parti. Je suis titulaire, c'est la finale de la Coupe de France, c'est un truc de dingue, je suis à fond là. On fait passer le ballon. Les premières minutes ressemblent à celles de samedi dernier.

7ème minute. Cristiane vient de marquer et le but est magnifique en plus. On perd 1-0 pour l'instant. Ca me mets un gros coup de mou. Je regarde vers le banc et je vois Jess qui me fait signe que c'est pas grave et que ça va aller. Le jeu reprend. Pour nous les attaquantes, on est persécuté par les défenseurs parisiennes. Je vois Eugénie qui essaye de tout faire pour se démarquer mais c'est dur. Au fur et à mesure des minutes, le ton commence à monter entre les deux équipes notamment avec Ada et Eugénie.

23ème minute. Ada se fait bien bousculer par Cristiane, ça commence à chauffer entre elles et je vois Eugénie qui va s'en mêler. Elle arrive, prend la parisienne et la pousse violemment. Ada derrière est prête à faire la même chose. Je me dépêche, je choppe les deux et je les écarte.

Mathilde : Eh vous allez vous calmez les filles hein ! Toi si tu continues je t'offre pas ton but.

Je vois qu'elle sourit un peu, mission réussie.

Mathilde : Allez, on n'est pas là pour ça.

Le jeu reprend.

34ème minute. Eugénie encore dans une histoire mais elle a de la chance parce qu'elle obtient un pénalty. De ce que j'ai vu, pour moi c'est Eugénie qui a fait faute. Si l'arbitre siffle en sa faveur c'est juste qu'elle s'est défendue parce qu'on lui a fait quelque chose avant. Saki Kumagai le tire et marque. J'espère que ça va nous donner de la force pour la suite.

21h50. C'est la fin de la première mi-temps, on rentre au vestiaire sur le score de 1-1. C'est tendu ce match, comme celui en Décembre. A la fin de la mi-temps, j'écoute un peu de musique dans mon coin pour me concentrer.

75ème minute. Toujours 1-1, je commence à avoir un peu peur là. J'essaie de continuer à me concentrer et jouer correctement. Des deux côtés on sent bien la tension. Je regarde vers les tribunes et je vois Matt debout, super sérieux. Il est à fond. Ca me fait du bien de le voir là et surtout de le voir impliquer même si je sais très bien qu'il sera toujours là. Les minutes passent et toujours rien. Au fond de moi je sens les tirs au but arriver. Et plus les minutes passent plus je m'attends à sortir parce que je n'ai jamais vécu de séance de tir au but sauf que je ne sors pas.

22h53. L'arbitre siffle la fin du match. Je comprends pas ce qui m'arrive là. Je regarde partout autour de moi, je suis au bout de ma vie. On se regroupe entre lyonnaises. Il donne le nom de celles qui tire dans l'ordre et il me met en 2ème. Oh mon dieu, mais il est malade lui ! Il nous encourage, les remplaçantes aussi. On se sépare. L'entraineur m'attrape avant que je parte.

Gérard : Je te fais totalement confiance. T'es une des seules qui ne s'est pas énervée pendant le match. Tu es totalement capable de marquer ce tir au but dans ces conditions parce que tu es encore très lucides après ces 90 minutes de jeu.

Je lui fais un oui de la tête et j'y vais. Les parisiennes commencent et Sabrina marque le premier. Pour nous c'est Eugénie qui commence. Elle y va et elle le met. Après Paris marque puis c'est à moi. Je m'avance vers le but. Je récupère le ballon et le mets au point de pénalty et je me recule. L'arbitre siffle et je tire et but. Je me retourne vers les filles et je vois leur joie sur leur visage. Je suis trop fière de moi. Je vais me remettre à côté d'Eugénie.

Eugénie : C'est encore mieux qu'une passe décisive.

Je lui souris. Les tirs passent et il y a 4-4. C'est à Paris et le tir est ratée. Je saute comme une dingue. Saki s'avance pour le tirer et poteau... Je suis au bout de ma vie. Ensuite une parisienne et elle marque puis c'est à Dzsenifer et elle marque aussi. J'en peux plus. Je m'accroupie parce que je ne tiens plus debout avec le stress. Une parisienne tire et marque puis Camille y va, elle le marque.

Mathilde : YEEEEES !

Hop une autre parisienne y va et elle rate. Je saute partout. Ada y va. Je suis à genou sur la pelouse, j'ose à peine regarder. Elle s'élance et elle maaaaarque !! Je me relève, j'attrape Eugénie et je la porte jusqu'à Ada.

Mathilde : VOILAAAAAA !!!

On lui saute dessus tous ensemble. On a gagné. On était venues là pour gagner et on a gagné. Je tourne la tête et je vois Jess. Je ne l'ai jamais vu comme ça, je ne l'ai jamais vu aussi heureuse. Je sens quelqu'un me soulever. Je reconnais les mains de Kenza. Elle me lâche je me retourne et je ne sais pas pourquoi je fonds en larmes. Elle prend mon visage entre ses mains.

Kenza : T'as été super tout au long du match. Les parisiennes, elles t'avaient dans le viseur et tu pouvais rien faire mais pourtant tu les as fatiguée. T'as marqué ton tir au but, ton premier tir au but !

Mathilde : Avoue t'as eu peur quand t'as vu que j'allais en tirer un.

Kenza : Non pas du tout.

Point de vue de Matt :

Mathilde est avec Kenza et je vois qu'elle pleure.

Tam : Matt, vas-y avec les enfants.

Je me lève, je descends les quelques marches vers le terrain. Les deux mecs de la sécu nous laisse passer et je me mets à trottiner avec ma fille dans les bras pour arriver jusqu'à Mathilde. Elle ne me voit pas contrairement à Kenza qui me sourit. Je l'attrape dans mes bras. Elle enroule ses jambes autour de ma taille et elle pleure encore plus.

Matt : Je suis tellement fière de toi.

Elle pleure encore et encore.

Matt : Qu'est-ce qu'il y a ?

Mathilde : Je.. Je pense que c'est la pression qui retombe.

Matt : C'est normal, faut que ça sorte.

Elle pleure encore un peu puis elle se calme mais reste dans mes bras. Je passe ma main dans ses cheveux.

Matt : T'as joué une finale en entier et tu t'es super bien débrouillée. D'où j'étais je voyais que tu restais dans le match, que tu ne montrais aucun signe d'énervement. T'as super bien géré la pression.

Mathilde : Merci.

Matt : T'es entrain de devenir une vraie championne !

Je sens qu'elle ne me lâche pas.

Matt : Il va falloir que t'aille chercher ta médaille.

Elle descend.

Louise : Tata !

Mathilde : Oh mon amour !

Elle se baisse pour lui faire un bisou et elle fait un check au deux gars.

Mathilde : Ils vous va bien le maillot de Lyon dis donc ! Et si vous vous retournez ça donne quoi ??

Ils se retournent tous les 3 et derrière il y a écrit BARTOLI avec le numéro 15.

Mathilde : Vous êtes tellement beaux comme ça !

Faut qu'elle aille chercher sa médaille. J'essuie ses larmes, je dépose un baiser sur son front et elle y va avec Louise dans ses bras.

Matt : Je t'attends ici.

Je la regarde aller chercher sa médaille. Je vois des championnes comme Camille Abily venir la voir parce qu'elle est touchée par cette victoire. Sa capitaine Wendy vient aussi. Je suis tellement heureux pour elle. Elle le mérite tout ça. Elle a un talent énorme, elle a travaillé toute la saison pour en arriver là. Elle revient vers moi avec sa médaille.

Matt : Ca va, ça te va bien !

Elle me sourit. Mathou rejoint les filles pour soulever la coupe puis elle revient chercher les 3 loulous. Je remonte dans les tribunes.

Point de vue de Mathilde :

Un peu avant minuit on rentre dans les vestiaires. C'est la folie. Bon j'ai fini par arrêter de pleurer. C'est la folie, musique à fond, debout sur les bancs, du n'importe quoi mais on kiffe le moment. Depuis la fin du match, je pense souvent à ma mère. Elle m'a donné naissance à une centaine de kilomètres d'ici. J'espère lui rendre un bel hommage avec cette coupe ce soir. L'entraineur nous demande de nous calmer parce qu'il voudrait débreaffer le match et tout, comme d'habitude quoi. Wendie prend la parole avant lui puis ensuite il nous félicite encore une fois.

Gérard : Et pour la finale de Ligue des Champions, celles qui se sont énervées sur le terrain alors pour une fois vous prendrez exemple sur Mathilde parce que pour une fois elle a été géniale ! Je te tenais à le dire devant tout le monde parce que jusqu'ici elle a fait une bonne saison mais la semaine dernière elle a encore fait des siennes et samedi matin elle était dans mon bureau. J'étais à deux doigts de l'envoyer balader et de la laisser de côté jusqu'à la fin de la saison.

Je suis hyper gênée. Tout le monde est choqué parce que personne le savait.

Gérard : En une semaine elle m'a tout prouvée et ce soir encore plus. Donc le 1er Juin, je vous veux toutes avec cette mentalité et cette sérénité dans le jeu. Vous savez toutes le faire. Et donc pour info, la prochaine qui a un comportement comme Mathilde a eu c'est à dire qui ne respecte pas ces engagements pris avec le club et l'image du club elle risque d'avoir quelques soucis. Profitez bien de votre weekend de repos, soyez fières de ce que vous avez fait cette semaine et merci pour tout ça.

Il sort du vestiaire avec le staff. Je ne sais plus où me mettre. J'ai honte. Tout le monde est au courant maintenant. Kenza passe son bras autour de moi. Je prends mes affaires et je vais prendre ma douche. Là je peux vous dire que je ne referais jamais ce que j'ai fait. Plus jamais je ne veux revivre ça.

Eugénie : Attends !

Je me retourne alors que j'allais rentrer dans la douche.

Eugénie : Il vient de te complimenter là, ne te sens pas gêner comme ça !

Mathilde : Ouai mais c'est super gênant, d'un autre côté il m'a bien tapé l'affiche là...

Eugénie : Comme ça il est sur que tu ne recommenceras pas.

Je lui souris parce qu'elle a raison. On va prendre notre douche.

0h40. Je sors des vestiaires avec Kenza.

Jen : Bichon !

Ils m'attendent juste avant la sortie du stade. Louise dort dans les bras de Matt. Jo baille et est fatigué.

Mathilde : Vous auriez dû rentrer à l'hôtel !

Tam : On voulait te voir avant que tu partes à Lyon.

Je leur fais un gros câlin à chacun. Jen prend Kenza à part. Je sais pas pourquoi, je ne comprends pas. Je leur dis une dernière fois au revoir et je pars. Je fais quelques photos et autographes à des fans qui sont encore là. Ensuite je mets ma valise dans la soute du bus et je m'apprête à monter dedans.

Kenza : Attends, redescends.

Mathilde : Pourquoi ??

Kenza : On ne rentre pas à Lyon ce soir. On va rester par là ce weekend.

Je sors du bus. Elle a déjà récupérée ma valise et elle en a une autre avec elle. Je reconnais la sienne.

Mathilde : On reste ici ??

Kenza : Tu verras, allez viens.

On fait demi-tour et je la suis. On arrive devant Eugénie.

Eugénie : C'est bon ?

Kenza : Yes.

Mathilde : Nan mais qu'est-ce qu'il se passe ?